Cités 64 – Sabrina Abib, Après la dérégulation, le sens de la régulation

Qu’est-ce que réguler aujourd’hui ? Il existe une multitude d’acceptions du terme « régulation » ; nous partirons, pour notre étude, d’une définition que nous proposons ici à titre de suggestion pour l’analyse qui suit. Nous pouvons remarquer, au demeurant, que le lien qui relie toutes les définitions reflète la contrainte ou la normalisation d’un choix face à une prescription ou à des règles. Autrement dit, il s’agit de comprendre quelles sont les interactions entre la sphère politique et la sphère économique et financière et quels enjeux normatifs émergent à leur croisement. La sphère politique comprend les différentes instances de régulation tant à l’échelle nationale (comme l’Autorité des marchés financiers) qu’à l’échelle européenne avec la Banque centrale européenne. Par sphère économique et financière, nous entendons l’espace des activités d’échange de biens et services et de production.

L’État est le point de départ de notre réflexion. Ses fonctions sont aujourd’hui en mutation et elles impliquent une nouvelle approche de la régulation : la sécurisation. Cette dernière introduit une tension par rapport aux prérogatives initiales propres au concept de régulation. En effet, l’émergence de cette nouvelle prérogative de surveillance, de contrôle, de maîtrise et de cadrage des marchés financiers s’est renforcée en longue période par l’adjonction d’un volet politique. Un questionnement éthique et normatif traverse le rôle de l’État et son interaction avec la sphère financière. Dans quelle mesure assistons-nous aujourd’hui, en rapport avec ces évolutions, à l’émergence d’un nouveau type de régulation ?

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